Qu'est-ce que la Blockchain ? | Tout comprendre de A à Z

La blockchain, c'est à la fois la technologie sur laquelle les cryptomonnaies sont créées et le réseau sur lequel elles sont conservées et échangées. Il n'y a pas qu'une seule blockchain, il en existe plusieurs, et la plus connue d'entre elles est la blockchain Bitcoin. Nous verrons également qu'au-delà des cryptomonnaies, la technologie blockchain permet d'autres usages et que la « révolution blockchain » dont on parle de plus en plus est d’ores et déjà en train de disrputer de nombreux pans de notre quotidien, monétaires bien sûr, mais pas seulement. Dans cet article, je vous partage tout ce que vous devez savoir sur la blockchain afin de comprendre comment elle fonctionne et d'en profiter.

1. L'histoire derrière la création de la blockchain

Plusieurs personnes sont à l'origine de la technologie blockchain, notamment Ralph Merkle, l'inventeur de la racine de Merkle qui est essentielle au chiffrement des données et au fonctionnement de la blockchain. David Lee Chaum est quant à lui l’inventeur de la « signature aveugle », une signature cryptographique utilisée pour signer une transaction depuis un portefeuille crypto tout en garantissant la confidentialité des données.  

David Lee Chaum est également le créateur de Digicash, la première monnaie numérique fondée sur la technologie blockchain et la cryptographie. Digicash a pris fin en 1998, mais ce projet démontrait d'ores et déjà le besoin d’une technologie qui permet d’échanger de la monnaie instantanément, de manière fiable et traçable.

David Lee Chaum, créateur de Digicash


10 ans plus tard, en 2008, la première blockchain à avoir réellement fonctionné à grande échelle a vu le jour : la blockchain Bitcoin, créée par Satoshi Nakamoto. 

💡 Bitcoin est la blockchain la plus connue, c'est pourquoi les termes « blockchain » et « Bitcoin » sont régulièrement confondus. Or, il est important de distinguer la technologie blockchain (l'infrastructure qui constitue le réseau) et Bitcoin (l'une des blockchains créées grâce à cette technologie). Retenez simplement que Bitcoin est une blockchain, mais que toutes les blockchains ne sont pas Bitcoin.


buste Satoshi Nakamoto


🌐 Pour connaître l’histoire de Bitcoin et de son créateur : Qu'est-ce que Bitcoin ?


2. Qu'est-ce qu'une blockchain ?

Une blockchain est à la fois un réseau sur lequel on échange de la monnaie mais aussi des informations, et une base de données qui permet de les conserver. On dit que la blockchain est décentralisée, car son réseau est distribué sur des milliers d’ordinateurs partout dans le monde, de manière synchronisée. Ces ordinateurs également appelés des « nœuds » ont chacun un exemplaire identique de la blockchain qu'ils participent à opérer, ce qui leur permet de travailler sur la même chaîne en permanence. Pour Bitcoin, il s'agit tout simplement du logiciel Bitcoin Core.

3. Comment fonctionne la blockchain ? 

Les nœuds

Sur la blockchain, les nœuds vérifient la validité des informations envoyées sur le réseau avant de les ajouter dans les blocs. Chaque bloc rassemble plusieurs transactions. Une fois qu'un bloc est validé, il est ajouté à la blockchain, et mis bout à bout avec les autres, ils forment cette chaîne, chaque bloc étant relié au précédent, et ce depuis le tout premier. En effet, les blocs sont enchaînés comme des maillons et reliés par une empreinte cryptographique que l'on appelle le « hash ».

On parle d’ « empreinte » cryptographique, car chaque hash est unique. Sur la blockchain, un hash est une suite de chiffres et de lettres qui représente à la fois :

  • L'ensemble des transactions contenues dans un bloc ;
  • Une partie du hash du bloc précédent. 

Ainsi, chaque hash agit comme la soudure qui accroche 2 maillons de manière irréversible, c’est pourquoi on dit que la blockchain est immuable.

En effet, modifier une information déjà validée et inscrite sur la blockchain est impossible. Chaque ordinateur du réseau détenant un exemplaire identique de la blockchain, et chaque bloc qui constitue la blockchain étant relié au précédent par un hash, modifier une transaction nécessiterait non seulement de modifier toutes celles auxquelles elle est reliée, mais également de modifier ce hash qui la représente, et enfin, d’appliquer ces modifications à chaque ordinateur du réseau. C'est impossible, car la majorité des blocs n'étant pas corrompus, ils rejetteraient une telle tentative de manipulation.

Détail de la composition d'un bloc sur la blockchain


La décentralisation

La décentralisation permet de ne pas dépendre d'une seule entité, ce qui évite toute manipulation, ainsi qu'un potentiel point de défaillance unique. Sur une blockchain décentralisée, l’intégralité des ordinateurs vérifient la validité des transactions, puis ils doivent atteindre un consensus, puis inscrire les transactions valides sur la blockchain. Résultat : pour modifier une transaction déjà approuvée par l’ensemble du réseau, c'est plus de 51 % du réseau qui devrait approuver cette modification. En d'autres termes, un pirate n'aurait pas d'autre choix que de prendre le contrôle de 51 % des ordinateurs. Un tel tour de force est inenvisageable étant donné le coût matériel, énergétique et monétaire que cela représente. 

La blockchain Bitcoin tire sa force de sa décentralisation, car aucune entité centralisée telle qu’un gouvernement ou une institution ne la contrôle. Son fonctionnement est assuré par les milliers de nœuds qui constituent le réseau et par le code informatique qui le sous-tend.  

Les mécanismes de consensus

Il existe différents types de blockchains qui fonctionnent avec différents mécanismes de consensus pour aboutir à la validation des transactions. Les 2 principaux mécanismes de consensus sont :

  • La preuve de travail, Proof of Work en anglais (PoW), qui est assurée par les mineurs de Bitcoin dont nous reparlerons juste après ;
  • La preuve d’enjeu, Proof of Stake en anglais (PoS), qui est assurée par les validateurs comme sur la blockchain Ethereum. 

Comme son nom l’indique, le consensus permet aux nœuds de se mettre d’accord sur la validité d’une transaction avant de l’inscrire définitivement sur la blockchain. Ainsi, plus il y a d’ordinateurs, plus une blockchain est décentralisée, car le pouvoir de validation est réparti entre un plus grand nombre d’acteurs. 

Le but du consensus est de s’assurer qu’aucune transaction n’est ajoutée selon le bon vouloir d’une seule personne, mais bien après l’approbation de la majorité, selon des critères purement objectifs, puisqu'ils sont mathématiques.

✔️Les consensus de preuve de travail (PoW) et de preuve d'enjeu (PoS) servent à garantir la sécurité du réseau et la véracité des informations qui y sont inscrites. 

Les blockchains à preuve de travail (Proof of Work)

Les blockchains à preuve de travail tirent leur nom de la tâche qu'effectuent les ordinateurs du réseau pour le sécuriser : résoudre des calculs. La blockchain Bitcoin fonctionne avec un consensus en preuve de travail. Les ordinateurs de son réseau sont appelés des « mineurs », en référence aux mineurs d’or qui doivent dépenser de l’énergie pour extraire l’or. En effet, c'est le fait de valider des transactions sur la blockchain Bitcoin qui permet de créer chaque nouveau bitcoin émis, et cela nécessite de l’énergie afin de déployer de la puissance de calcul informatique. 

Concrètement, les mineurs de bitcoin sont des ordinateurs ou des machines spécifiques appelés « rig de minage » qui réalisent des calculs en permanence pour résoudre des problèmes mathématiques et ainsi vérifier les transactions. Grâce à leur puissance de calcul, les mineurs peuvent trouver l’unique combinaison valide parmi toutes les combinaisons possibles. C'est ce que l'on appelle un système de « guess and checking ».

ferme de minage bitcoin


Une transaction est validée lorsqu'un mineur trouve le « hash » qui permet à la fois de prouver que cette transaction est valide et que le mineur a bien réalisé son travail. Le hash est obtenu grâce à un algorithme de « hashage » qui permet de transformer des données en une suite de caractères unique. C’est ici que la cryptographie intervient, permettant de chiffrer des informations, et donc de respecter la confidentialité des données.


Les blockchains à preuve d’enjeu (Proof of Stake)

Les blockchains à preuve d’enjeu fonctionnent grâce à des validateurs qui obtiennent ce rôle après avoir bloqué une certaine quantité de cryptomonnaies. Il s'agit d'une forme de mise en gage pour s'assurer que la validateur ne validera que des transactions honnêtes, sans quoi il se verra retirer une partie de son capital via le slashing. La blockchain en Proof of Stake la plus connue est Ethereum, sécurisée par des validateurs. Pour être validateur sur Ethereum, il faut déposer 32 ETH dans un contrat informatique. En échange de leur participation, les validateurs sont rémunérés en ETH.

Le mécanisme de consensus Proof of Stake est à l’origine du staking, un mécanisme de rendement qui consiste à bloquer des cryptomonnaies dans un protocole décentralisé afin de participer à la sécurisation d’une blockchain tout en recevant des intérêts en échange. C'est une façon de faire travailler ses cryptomonnaies.

Vous l’aurez compris, qu'il s'agisse de la preuve de travail ou de la preuve d’enjeu, chaque blockchain utilise un mécanisme de consensus pour valider les transactions effectuées sur son réseau. Le consensus n’est que l'une des étapes nécessaires au bon fonctionnement de la blockchain. Voyons désormais comment se déroule une transaction de A à Z 👇 


4. Le déroulement d’une transaction sur la blockchain étape par étape

Pour illustrer concrètement le déroulement d’une transaction sur la blockchain, imaginons que vous souhaitiez envoyer 1 BTC à un ami :

  1. Vous vous connectez à Internet sur votre ordinateur ou votre smartphone ;
  2. Vous vous connectez à votre wallet qui vous permet d'accéder à la blockchain et donc à vos cryptomonnaies ;
  3. Dans le champ destinataire de votre portefeuille, vous renseignez l'adresse publique du portefeuille de votre ami (l’équivalent d’un IBAN pour une transaction bancaire) ainsi que le montant à envoyer (1 BTC) ;
  4. Vous sélectionnez « Envoyer » pour autoriser et signer la transaction grâce à la clé privée contenue à l’intérieur de votre wallet. Cette signature cryptographique permet aux noeuds de reconnaître que vous êtes bien le propriétaire des fonds ;
  5. Ces noeuds vérifient que vous possédez bien 1 BTC et que vous êtes bien à l’origine de la transaction, puis ils envoient la transaction aux mineurs ;
  6. Les mineurs utilisent leur puissance de calcul pour trouver le hash. Le premier à y parvenir ajoute votre transaction à un bloc ; 
  7. Ce mineur répète ces étapes avec d’autres transactions afin de compléter un bloc entier. Une fois le bloc complet, il est envoyé aux autres mineurs du réseau chargés de l’approuver à leur tour, afin d’aboutir au consensus ;
  8. Le bloc est validé, scellé par ce hash ; 
  9. La blockchain est mise à jour sur tous les nœuds du réseau afin que ce nouveau bloc apparaisse ;
  10. Le destinataire reçoit la cryptomonnaie et le mineur est rémunéré en BTC.

Votre transaction est désormais inscrite sur la blockchain et vous pouvez la voir instantanément en consultant un explorer comme Blockchain.com qui répertorie les transactions Bitcoin en temps réel.  


bitcoin blockchain explorer


On dit que la blockchain est transparente, car toutes les transactions sont visibles par tout le monde, tout le temps. C’est pour cela que la blockchain est souvent comparée à un registre ou à un « grand livre ouvert », car elle répertorie toutes les transactions depuis la toute première, et laisse à chacun la possibilité de les consulter. 


5. Quelles sont les 4 grandes propriétés de la blockchain ? 

La blockchain est à la fois :

  • Décentralisée ;
  • Immuable et sécurisée grâce à la cryptographie ;
  • Transparente, permettant à tout le monde de visualiser les transactions ;
  • Ouverte à tous, permettant de réaliser des échanges instantanés de pair-à-pair.

Ces 4 propriétés sont plus ou moins développées selon les blockchains, et Bitcoin est connu pour être celle qui les rassemble toutes. Voici plus de détails sur chacune de ces propriétés :  


1. La blockchain est un réseau décentralisé

Vous l'aurez compris, une blockchain décentralisée repose sur un réseau de nombreux ordinateurs qui fonctionnent simultanément, ce qui l'empêche d'être victime d’un point de défaillance unique, ce qui augmente donc sa robustesse. Ainsi, lorsqu’un ordinateur du réseau se déconnecte, la blockchain continue de fonctionner normalement.

Étant donné que des milliers de nœuds y participent, personne ne peut arrêter la blockchain selon son bon vouloir, ni une personne, ni une organisation, ni un État. Naturellement, chaque blockchain est plus ou moins décentralisée en fonction du nombre de nœuds actifs sur le réseau. Nous verrons d'ailleurs que la décentralisation est un critère plus ou moins important selon les cas d’usage et les objectifs de chaque blockchain.


2. La blockchain est immuable et sécurisée grâce à la cryptographie

Une transaction validée et inscrite sur la blockchain est infalsifiable. Cela signifie que la blockchain est bel et bien ouverte à tous (tout le monde peut s'y connecter et réaliser des transactions sans permission préalable), toutefois personne ne peut modifier les données une fois qu'elles y sont inscrites. 

L’immuabilité de la blockchain est possible grâce au hash, car le moindre changement sur une transaction passée entraînerait un hash totalement différent, et une telle modification serait repérée par le reste des ordinateurs qui se désolidariseraient alors de cet exemplaire de la blockchain pour continuer à utiliser l'exemplaire non corrompu. C'est le principe du consensus de Nakamoto et de la chaîne la plus longue.


3. La blockchain est transparente, permettant à tout le monde de visualiser les transactions

La blockchain est transparente sans pour autant compromettre la confidentialité des transactions des utilisateurs. C'est possible grâce à la cryptographie. En effet, bien que les transactions soient diffusées sur le réseau accessible à tous, seul le hash et l’adresse publique du portefeuille des utilisateurs sont visibles. Ainsi, l'identité de l’utilisateur et les données partagées sont bien chiffrées pour ne pas être révélées.

Les transactions exécutées sur la blockchain sont consultables par tout le monde à travers un explorer en ligne, chacun peut donc tourner ses pages et remonter jusqu’à la toute première ligne. La plupart des blockchains publiques sont d'autant plus transparentes que leur code informatique est open-source, c’est-à-dire qu'il est disponible sur des sites Internet comme Github. Ainsi, si le code informatique venait à être modifié, il le serait aux yeux de tous. Là encore, la corruption s'en trouve fortement compliquée.

Retenez que la blockchain ne repose pas sur l’absence totale de confiance, elle la réinvente. Nous avons vu à travers les mécanismes de consensus que la blockchain fonctionne grâce à un réseau important de mineurs ou de validateurs jugés dignes de confiance, car leurs propres ressources sont en jeu, qu'il s'agisse de ressources électriques dans le cadre de la preuve de travail, ou de leurs cryptomonnaies mises en gage dans la cadre de la preuve d'enjeu.


4. La blockchain est accessible à tous, permettant des échanges instantanés de pair-à-pair

La blockchain est permisionless, c’est-à-dire qu'aucun accord préalable n’est nécessaire pour s’y connecter et l’utiliser. En effet, les tiers de confiance chargés d’autoriser une transaction dans les systèmes traditionnels comme les banques sont remplacés par le réseau d’ordinateurs et par le mécanisme de consensus. Dans l'exemple précédent, la blockchain vous permet d’envoyer 1 BTC sans demander l’accord préalable d’une personne physique ou morale, car la seule condition à remplir est de détenir le contenu de la transaction dans votre portefeuille, ici 1 BTC.

L'ensemble de ces propriétés révolutionnaires propres à la blockchain sont à l'origine de nombreuses innovations qui répondent à la question « À quoi sert la blockchain ? ». En effet, la sécurité, l’instantanéité, la décentralisation et la traçabilité propres à la blockchain sont autant d'avantages majeurs pour beaucoup de secteurs, bien au-delà de celui des cryptomonnaies.


6. Les différents cas d'usage de la blockchain

La différence entre une blockchain publique et une blockchain privée

Tandis qu'une blockchain publique est accessible à tous sans permission, l'accès à une blockchain privée est permissionné. Par exemple, une entreprise peut développer sa propre blockchain privée pour avoir une meilleure traçabilité des transactions effectuées, sans nécessiter un haut degré de décentralisation, ni souhaiter que tout un chacun y ait accès. À titre de comparaison, il existe à la fois l’Internet sur lequel vous lisez ces lignes et des intranets privés d’entreprises auxquels ni vous ni moi n'avons accès. 

Dans la suite de cet article, nous nous concentrerons principalement sur les cas d’usages de blockchains publiques.

5 exemples de cas d’usage de la blockchain

1. Les cryptomonnaies 

La création et l’échange de cryptomonnaies sont un des premiers cas d'usage de la blockchain. La notion d’échange de valeur apparaît dans le titre même du Whitepaper de Bitcoin « Bitcoin: A Peer-to-Peer Electronic Cash System », en français « Bitcoin: un système de monnaie électronique de pair à pair ». Concrètement, la technologie blockchain permet de réaliser des paiements instantanés en cryptomonnaies partout dans le monde et en seulement quelques secondes, contrairement aux virements bancaires traditionnels qui nécessitent l'autorisation préalable d'un intermédiaire, des frais importants et des délais de plusieurs jours.  


2. Les applications décentralisées (dApps)

Ethereum est la première blockchain sur laquelle ont été créées des applications décentralisées (dApps) grâce à la technologie à la fois programmable et automatisable de cette blockchain d'infrastructure. Concrètement, Ethereum permet d’exécuter des smart contracts, des programmes informatiques avec lesquels sont développées les applications décentralisées. Ces contrats sont dits « intelligents », car ils s’exécutent automatiquement dès que les conditions préalablement inscrites dans le code informatique sont remplies, ce qui permet de se passer d'un tiers de confiance.

Ensemble, les applications décentralisées forment le Web3, une nouvelle version du web qui repose sur la décentralisation et la désintermédiation. Voici des exemples de secteurs révolutionnés par le Web3 : 

  • La finance, à travers la Finance Décentralisée (DeFi) qui propose une alternative au système financier centralisé traditionnel ;
  • Les réseaux sociaux, à travers la SocialFi qui redonne le pouvoir aux créateurs et aux utilisateurs en se présentant comme une alternative aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ;
  • La gestion des données, à travers les infrastructures physiques décentralisées (DePIN) ; 
  • Les jeux vidéos, à travers la GameFI ;
  • et bien d’autres. 


3. Les organisations autonomes décentralisées (DAO)  

Une DAO est une organisation qui regroupe toutes les parties prenantes d'une entreprise ou d'une application (créateurs et utilisateurs), afin que la gestion et les prises de décisions soient décentralisées, et non remises aux mains d'un groupuscule détenant un monopole. Beaucoup d'applications décentralisées ont une DAO à laquelle participent les utilisateurs qui possèdent la cryptomonnaie native qui confère un droit de vote. On parle alors de « token de gouvernance ».


Voici la vidéo complète pour en savoir plus sur les DAO 👇


4. Les NFT et la tokenisation d’actifs du monde réel

Un token non-fongible (Non-Fungible Token - NFT) est un jeton numérique unique qui n'est ni divisible, ni duplicable, ni interchangeable. Les NFT sont créés et conservés sur la blockchain pour représenter un bien physique ou digital et prouver son authenticité ainsi que la droit de propriété de son détenteur.

Un NFT peut être associé à différents objets du monde réel (Real World Asset - RWA) tels que :

  • Un diplôme ;
  • Un document de santé ;
  • Un document administratif ;
  • Un objet de collection ;
  • Un bien immobilier ;
  • Une œuvre d’art ;
  • Et bien d’autres.  

La tokenisation consiste à représenter des objets sur la blockchain à l'aide d'un token, un actif numérique qui permet de révolutionner les modes de conservation, de gestion et d’échange des biens en question. Cette forme de certification devient particulièrement utile à mesure que l’intelligence artificielle (IA) sème de plus en plus le doute quant à l’authenticité de nombreux contenus digitaux. 

Le terme « NFT » a été galvaudé après la lancement de collections comme les Bored Ape Yacht Club qui s'échangent à plusieurs milliers voire millions de dollars. Ces NFTs sont des « collectibles » qui ont une valeur davantage spéculative qu’utile. Il est donc important de ne pas confondre tous les types de NFT.   


Voici la vidéo complète pour en savoir plus sur les NFT 👇


5. Les chaînes d’approvisionnement 

La transparence de la blockchain est particulièrement utile pour les chaînes d’approvisionnement, afin de retracer la provenance et l’authenticité de biens et de marchandises. Plusieurs entreprises de taille comme Carrefour ont déjà implémenté la blockchain dans leurs processus, permettant de réduire les erreurs humaines et les coûts associés à celles-ci.  


7. Les 6 limites de la blockchain

Comme toute technologie, notamment lorsqu'elle n'est pas mature, la blockchain a des forces mais aussi des faiblesses. Il arrive d’ailleurs que ses qualités soient également ses défauts. Voyons désormais 6 aspects où le bât blesse. 


1. Le trilemme de la blockchain

Le trilemme de la blockchain théorisé par Vitalik Buterin, le fondateur de la blockchain Ethereum, désigne l’impossibilité pour une blockchain d’atteindre à la fois un haut niveau de sécurité, de décentralisation et de scalabilité. La scalabilité ou « passage à l’échelle » désigne la capacité d’un réseau à conserver le même niveau de performances lorsque le nombre d’utilisateurs augmente considérablement. 

schéma trilemme de la blockchain


Aujourd’hui aucune blockchain n'est à la fois 100 % décentralisée, sécurisée et scalable :

  • Plus une blockchain est décentralisée et sécurisée, moins elle est scalable. Exemple : la blockchain Bitcoin est très sécurisée et décentralisée, mais ces 2 qualités l’empêchent d’être ultra-performante, c'est pourquoi les transactions sont relativement lentes et donc limitées (1 bloc est généré toutes les 10 minutes).
  • Plus une blockchain est scalable, moins elle est sécurisée et décentralisée. Exemple : la blockchain Solana exécute jusqu’à 65 000 transactions par secondes (tps) avec peu de frais, toutefois cela se fait au prix de sa décentralisation et de sa sécurité souvent remis en cause.

Le trilemme de la blockchain n’est toutefois pas une fatalité. Pour le dépasser, des blockchains de layer 2, c'est-à-dire « de secondes couche » ont été créées. Je vous en parle en détail dans cette vidéo 👇



2. La consommation énergétique

Bitcoin est souvent pointé du doigt à cause de la preuve de travail énergivore, puisqu'elle nécessite de l’électricité en permanence. Toutefois, il est de plus en plus reconnu que l'énergie utilisée pour le minage de bitcoin provient majoritairement de sources d'énergie excédentaires inutilisées, créées à partir d'énergies renouvelables comme des barrages hydrauliques. Le développement de la preuve d’enjeu a également permis d’atténuer ce problème, les ressources en énergie nécessaires étant considérablement réduites. Des alternatives sont par ailleurs en train de voir le jour, notamment la preuve de travail utile (Proof of Useful Work) qui permet de réaliser des tâches informatiques concrètes grâce à cette énergie utilisée pour le minage. 


3. L’immuabilité

L’impossibilité de modifier des transactions exécutées sur la blockchain est une épée à double tranchant. Si aujourd’hui nous répétons souvent qu’un contenu publié sur Internet l’est pour toujours, cela est d’autant plus vrai sur la blockchain. Alors, qu’en sera-t-il lorsque cette technologie sera utilisée par le grand public, si des utilisateurs regrettent certaines de leurs actions ? Des systèmes de rétroaction devront sûrement être développés, sans que cela ne compromette la sécurité du réseau.


4. L'aspect incensurable

Cette qualité peut elle aussi devenir un défaut, sachant que tout utilisateur n’est pas nécessairement bien intentionné. L’aspect incensurable pose question en vue de l’adoption de masse de la blockchain. Des solutions seront peut-être nécessaires pour permettre de rebrousser chemin.


5. L'expérience utilisateur complexe

Aujourd’hui, comprendre les rouages de la blockchain est nécessaire pour l’utiliser, mais à terme, celle-ci devrait être intégrée dans les différents aspects de notre vie quotidienne sans être visible aux yeux des utilisateurs. Des innovations telles que l’account abstraction pour s'affranchir d'un wallet complexe à prendre en main sont déjà en cours de développement pour permettre l’adoption de la blockchain par le plus grand nombre. La multiplication des blockchains indépendantes et le manque d'interopérabilité entre elles est également un sujet de taille. Tandis que des bridges (ponts) sont nécessaires pour passer d’une blockchain à une autre, ces derniers ajoutent une couche de complexité.


6. La régulation

La régulation actuelle n’est pas encore totalement adaptée aux spécificités de la blockchain et des cryptomonnaie, ce qui peut freiner le développement de l'industrie et l'adoption de ces solutions. La création de nouveaux textes de loi est toutefois en cours et offre aux entreprises des cadres légaux de plus en plus clairs qui leur permettent de développer des solutions avec la conformité adéquate. Nous aurons l’occasion d’en reparler.  


La blockchain : ce qu'il faut retenir

La technologie blockchain qui a d'abord permis de révolutionner l'échange de valeur grâce aux cryptomonnaies s'étend désormais bien au-delà de ce cas d'usage. Le système de consensus d'un réseau blockchain ainsi que sa traçabilité ont permis de réinventer le concept de confiance et d'optimiser le fonctionnement de nombreuses industries. Les innovations fondées sur la blockchain sont infinies, aussi bien dans le domaine des cryptomonnaies, que du divertissement, mais également de la finance, d’où le caractère révolutionnaire de cette technologie.